Tuesday 23 November 2010

two stories from other lives

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J’ai deux histoires à te raconter.
Je sais que tu ne tarderas pas
à me tuer dans l’invisible.
Shéhérazade du geste révolu,
vaincue mais souriante.

Ecoute donc bien ce que j’ai à te dire.


Première histoire


C’était à l’époque des cours de jade. Parmi ceux qui s’attardaient dans le jardin presque désert, il y en eut un qui énonça tout d’un coup cette vérité :

En abandonnant les branches, les dernières feuilles deviennent les derniers pétales.
La mémoire caresse la mémoire.

La limpidité, voire la transparence de ce principe était telle que même la clarté des yeux des jeunes filles s’en troubla.
Jusqu’au jour où l’une d’entre elles se leva brusquement, dans le même jardin frappé par l’odeur du chrysanthème, déchira ses vêtements, défit ses longs cheveux noirs, proclama:

Les dernières feuilles, tout comme les premières feuilles, n’existent pas.
Les derniers pétales, tout comme les premiers pétales, n’existent pas.
La mémoire invente la mémoire.

Puis elle se donna la mort avec un petit couteau de nacre.
Les oiseaux de l’abandon descendirent alors en elle,
leurs grandes ailes déployées, immobiles,
le temps d’un instant.



Deuxième histoire

C’était à l’époque des grottes insouciantes. Assis devant leurs os et leurs coquilles, il en était qui, un soir, tentèrent l’aventure silencieuse de l’onde se refermant sur elle-même. Donner une forme à ce qui, au fond, remplissait depuis toujours chaque os et chaque coquille : le néant. Cependant, aucun bras ne bougeait.

Jusqu’au moment où une jeune fille se leva d’un bond et se mit à danser, les longues manches de sa robe envahissant l’espace. Hésitante, une main traça la silhouette de cette danseuse au corps blanc, aux seins nus, enveloppée dans ses brocarts comme dans un autre soi, plus léger. Elle dansait, somptueusement éloignée de la vie. Ses manches pourpres,
déjà mêlées aux branches noires des arbres. Un autre trait de pinceau vint alors ajouter un petit bois à côté de la figure qui palpitait.

Ils pressentaient toutefois que cela demeurait bien loin de la forme parfaite du néant, puisque la fille dansait encore. Même si elle n’était déjà plus la fille.

Une main, soudainement, osa effacer le bois et mit à sa place le feu. Lorsque les dernières flammes s’éteignirent, de cet air encore mouvementé qui avait
accueili jusque-là le corps de la danseuse, jaillit le temps écrasé.


J’ai une seule chose à demander, moi qui ai si peu à offrir. Dont les cheveux sont lourds de si peu de réalité. Moi qui n’ai pas de couteau de nacre, moi qui ne sait pas danser.

Ne couvre pas ton visage. Sois l’arbre noir, sois le feu.
Accepte.

Mon souffle, qui se précipite en toi.

Et du rêve encore tremblant qui aura, le temps d’un instant, accueilli ma forme inachevée, se lèvera peut-être, un jour, l’au-delà de la grâce.




Note: l’idéogramme (non-existence, vide, rien, non, cesser d'exister) provient des anciens dessins tracés sur des os et des coquilles, qui représentaient à l’origine une figure en train de danser, se cachant derrière les longues manches de sa robe, à laquelle on a ajouté dans un premier temps l'élément , „forêt” (pour marquer l’idée de l’égarement, la disparition dans la forêt?). Il y a eu une forme intermèdiaire, les branches des arbres étant devenues les manches volantes de la danseuse. Cependant, la forêt a fini par être remplacée avec 火、灬, „le feu”. Les chercheurs développent encore les théories les plus compliquées pour retrouver le lien entre arbres, danse, feu, ne plus exister.






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I have two stories to tell you.
I know it won’t be long until you kill me
in the invisible.
Scheherazade of the obsolete gesture,
defeated by dawn, smiling however,
turning still.

Hear me out, then, listen to what i have to tell you.


First story

It was at the time of the jade courts. Some, lingering in the garden, now almost empty. With the sudden glow of revelation, one uttered this truth:

Falling, the last leaves turn into the last petals.

Memory caresses memory.

The clarity, one could almost say the transparency of this eternal principle was such that even the clarity of the young girls’ eyes clouded.

Until the day one of them stood up with a sudden burst of grace, in the same garden where the scent of chrysanthemums was still floating, tore off her robes, let down her long dark hair, spoke thus:

The last leaves don’t exist, and neither do the first leaves.

The last petals don’t exist, and neither do the first petals.
Memory invents memory.

Then she took her life with a small mother-of-pearl dagger.
The birds of abandon fluttered down into her,
their crimson wings open and motionless.
The time of an instant.


Second story

It was at the time of the carefree caves. Crouching down in front of their bones and shells, some who wished for the silent adventure of the wave falling back unto itself. Who struggled to give shape to what had, in fact, always filled each bone and each shell: the non-existent. Yet no arm moved.

Until a young girl leapt forward, with the sudden fever of truth, and started dancing. Her long sleeves afloat, swallowing space. A hand fumbled to trace the silhouette of this dancer, her body moon white, her breasts bare, enfolded in her brocades as if in another self, a lighter one. She was dancing, sumptuously driven away from life. Her crimson sleeves swirling through the black branches, already one with the forest. Another brush stroke then added a small woods next to the trembling figure.

However they all sensed this still remained far away from the perfect shape of nothingness. As the girl’s dance hadn’t stopped. Even if she had already ceased to be that girl. A hand dared to erase the woods and drew a fire instead.

When the last flames burnt out, from this vibrating air which had until then enclosed the dancer’s body, gushed forth the vanquished time.



Only one thing i ask, i who has so little to offer. Who hides so little reality in her hair. I without a mother-of-pearl dagger, I who cannot dance.


Don’t cover your face. Be the black tree, be the fire.

Accept.

My breath, precipitated in you.

And from the dream, still trembling, which will have, for a moment, contained my unfinished form: another dawn will sometime rise, perhaps, its clarity unsurpassed.




Note: the ideogram (nothingness, no, non-existence, void, cease to be) was originally at the time of the drawings on bones and shells, a dancing figure with long, concealing sleeves. The element "woods" , was later added (to express the idea of disappearing into a forest?). There existed an intermediate form in which the tasseled sleeves look very similar to trees. In the end, the woods was replaced with 火、灬, „fire”. Scholars still evolve complicated theories linking trees, dance, fire and cease to exist.

29 comments:

  1. as an homage to all my French (or French-speaking) friends reading the Bridge, i decided to make a bilingual post - i am sorry i haven't had the time to add the German version, maybe next time? :-)
    the English text is actually the re-writing of the French one, so i think this might show.





    un hommage a vous, cheres amies, chers amis de France, ou tout simplement parlant francais... j'ai decide de faire une serie bilingue, d'ailleurs j'ai ecrit le texte en francais et puis essaye de traduire en anglais...

    je vous embrasse de tout coeur et vous remercie d'etre ici sur le Pont flottant avec moi...

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  2. Scholars still evolve complicated theories linking trees, dance, fire and cease to exist.

    Hehe, yes they do, for them connections seem important.

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  3. For some reason, the images immediately brought to mind the James Taylor song with the lines, "I've seen fire and I've seen rain, but I always thought that I'd see you again." The accompanying stories only deepened this impression for me. My apologies for being so commercially shallow in my references, but I am a grown child of my times.

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  4. Roxana...

    A reader was slayed by two stories which took him by storm, lightning struck images into his eyes, he toppled like a hollow tree, into the abyss...

    You are truly too ... (there is no word)

    You are absolutely ... (there really is no word)

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  5. are these ideograms the same as in the photos? or are they 'stations' in/to your tangled heart?

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  6. Images organiques, on pénètre dans le monde du vivant dans ce qu'il a de plus intime...
    Je reviendrai après la lecture des deux histoires...
    Bises Roxana magicienne

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  7. Stunning photos, Roxana! Sorry, haven't read the words yet.

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  8. Les meilleures histoires sont celles qui s'agriffent, comme le souci des ronces, à notre esprit. Même le corps vivace d'une jeune fille tremble parfois de vétusté, tout au plus quand il s'agit de révélations successives de l’âme. L'allégresse d'une dance imaginaire, les agitations rythmiques de sa robe, tout ce qu'elle fait cachete les défauts d'un destin sournois. La passion est sujette à tant d’accidents de mémoire, comme la chimère d'une ombre chinoise projetée en noir. S’il ne survient point de lumière, le visage à la fois sensuel et tendre meurt de souffrance.

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  9. The Absolute


    No mind, no form, I only exist;
    Now ceased all will and thought;
    The final end of Nature's dance,
    I am it whom I have sought.

    A realm of Bliss bare, ultimate;
    Beyond both knower and known;
    A rest immense I enjoy at last;
    I face the One alone.

    I have crossed the secret ways of life,
    I have become the Goal.
    The Truth immutable is revealed;
    I am the way, the God-Soul.

    My spirit aware of all the heights,
    I am mute in the core of the Sun.
    I barter nothing with time and deeds;
    My cosmic play is done.

    ( Sri Chinmoy )

    Ich schicke Dir ein Lächeln, Roxana!

    Renée

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  10. 1.
    CHÈRE MAGNIFIQUE ROXANA,
    QUEL CHEF- D'OEUVRE!SUR LA TRANSFORMATION DU REVE DE LA VIE.

    WHEN I FIRST VIEWED THIS MASTERPEICE I HAD THE STRANGEST MOST BEAUTIFUL SENSATION.I USUALLY LOVE TO INTERPRET WORK AS YOU KNOW MAIS J'AI RÉSISTÉ CELA POUR UN SENTIMENT ÉTRANGE ET BEAU, L'INTERPRÉTATION DOIT INCLURE LE RAISONNEMENT QUI INCLUS LES MOTS UN MONDE ARTIFICIEL
    FOR ONCE I JUST WISHED TO BE TRANSPORTED BY THE BEAUTY OF THE FORM THE NONEXISTENT
    AND THEN I WASN'T SURPRISED TO DISCOVER THAT THIS WAS THE SUBJECT OF THIS POST..

    I'LL BE BACK WITH OTHER THOUGHTS.
    MERCI

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  11. très belle! il ya quelque chose d'images microscopiques sur les images. je ressens le besoin de les voir comme des peintures! et le texte ...! très fort!

    (mauvais français dans mon cerveau se sent comme de la colle! lol)

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  12. Whatever that may be for each of us, "reality," I honestly love visiting the mysterious realm you occupy and present. Precisely as it is so different from my own! Though I do feel strangely close. These images are so dramatic and compelling along with the text. An amazing trip!

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  13. 2.CHÈRE MAGNIFIQUE ROXANA, OUI COMME JE DISAIS AU DÉBUT JE RÉSISTAIS L'INTERPRÉTATION DES OEUVRES FLUIDES QUI DANSAIENT LA SEULEMENT POUR LE PLAISIR DE NON-EXISTENCE.

    J'ADORE DE FAIRE LA MÉDITATION DE LA CALLIGRAPHIE CHINOISE.C'EST TELLEMENT RICHE QUE TU AS AJOUTÉ CELA A TON BILLET.

    YES I LOOKED UP THE WORD FIRE IN CHINESE CALLIGRAPHY, I LOVE THESE MEDITATIONS.YES THE SYMBOL OF THE TREE BECOMES FIRE THE PURIFICATION THE TRANSFORMATION.

    I FOCUSED ON SACRED FIRE. IT WAS WONDERFUL.IT WAS WONDERFUL IT CONTAINED THE SYMBOL OF MAN, THE RECTANGLE FOR THE MOUTH AND SPEECH AND THE SYMBOL FOR LISTENING SKILLS.
    THIS SUPPORTS SO MUCH MY VERSE ON PEACE MEANS LISTENING AND THEN IN THIS PICTOGRAM THERE IS THE SYMBOL OF FIRE WHICH SYMBOLIZES AGAIN THE TRANSFORMATION.

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  14. 3.THEN I LOOKED UP NON EXISTENCE IN CHINESE CALLIGRAPHY.MEANING IN THIS PARTICULAR PICTOGRAH TO DRIFT TO LIVE WITHOUT PURPOSE,IGNOBLE. BUT IT FUNCTIONS ON OTHER SYMBOLIC LEVELS. THERE IS THE MEMORIAL TABLET-A LARGER RECTANGLE DIVIDED BY TWO LINES AND THEN PART OF THE PICTOGRAPH CONTAINS THE CHARACTER FOR-LIVING LIFE TIME BIRTH AND THEN THE BREAKDOWN OF THAT CHARACTER IS SOIL MADE OF EARTH TO ACKNOWLEDGE OUR MORTALITY
    AND AS THIS BEAUTIFUL TEXT POINTS OUT RECOGNIZE THE TRANSFORMATION-DON'T COVER YOUR FACE BE THE BLACK TREE BE THE FIRE.


    MERCI ROXANA POUR TON INSPIRATION!
    HUGS

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  15. I DON'T THINK I SAID HOW MANY TIMES I ENJOYED VIEWING THESE AWESOME IMAGES....
    BELLE JOURNEE -HUGS

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  16. Inexplored landscapes, invisible treasors....
    This images are touching something lost in the begining of times. Are original....this word in spanish comes from origen, I don't know if in inglish or french has the same meaning. Means the first, the cause, the core, the basement, the begining of something.
    Congratulations for this wonderful creation***

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  17. this is fascinating stuff, roxana! I really love
    "The birds of abandon fluttered down into her,
    their crimson wings open and motionless."

    and these strange theories set the mind adrift...

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  18. Bonjour Roxana...
    Je suis venue ,partie,revenue, repartie,.
    J'ai du mal a trouver avec precision les mots qui pourraient s'adapter a ce qu'evoquent pour moi tes images et ces textes..
    peut être cette notion de vide que j'ai du mal a remplir ...
    le cycle de l’éternel retour,de la vie a la mort,de la mort a la renaissance...

    sentiments obscur éclairés par cette danse flamboyante...ce souffle de vie..


    je t'embrasse

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  19. Désolé Roxana... je te repropose mon commentaire...:)
    Merci pour ton amabilité !
    ( quelques mots à rectifier après lecture )

    Merci de proposer un texte en français ! Je dois t'avouer que les traductions que je réalise sur tes textes en anglais ne sont pas au top ! ! !...:)
    Je suis en fait comme une petite coquille vide ! Je ne sais rien traduire de tous ces mots vides de sens lorsqu'ils ne veulent plus rien dire pour moi, en anglais...:)
    Vide... Comme un enfant, je remplis ce qui est vide de sens avec ma traduction propre...
    Vider, remplir, perpétuel mouvement de l'humanité... comme vivre, mourir, ce qui n'est pas dénudé de sens...
    Dire... J'existe, est rempli de sens !
    Le sens à trouver dans le vide c'est qu'il n'y a pas de vide... Le vide, le néant sont de notre invention, imagination.
    Faire mieux exister ce qui n'est pas, faire mieux disparaitre ce qui a été...
    Comme ma visite sur ta page, vide de toi... mais pas vide de sens...
    je lui donne le sens que j'ai envie de lui donner bien que tu me guides avec tes textes et tes photos...
    Une invitation au rêve ?
    Mais est-ce un rêve ?
    Le rêve est quelque chose qui n'existe pas, immatériel et pourtant, il fait bien partie de notre existence...
    Impalpable, inconsistant, surréaliste, irréaliste... mais bien présent !
    Rêver dans le sens de ce qui nous échappe... dans le sommeil, au repos du corps mais pas de l'âme.
    "Le pont flottant des rêves" serait donc une passerelle entre le vide et le néant ?...
    Une invitation au rêve remplie de toute l'humanité, de l'âme de Roxana...?
    Mais je me sens vide de tout sentiments, perdu dans le néant froid des pixels...
    Vide et néant... est-ce la même chose puisque des deux aucun n'est réel, existant ?
    La création, le possible, ce qui est, est possible, parce que le vide... de sens ( pas tout à fait ! ) le rend possible...:)
    Je ne sais pas si tu as compris ce que je souhaites te dire...:)
    Je me retrouve tellement seul, vide de ta présence devant ce clavier...
    Que dire...
    ... dans d'autres vies ? Peut-être !

    Bises charmante Roxana...
    Bises remplies d'amitiés et vides d'animosité...:)
    Bises au sens que tu le souhaiteras dans le sens où tu le voudras...:)

    A bientôt...

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  20. Ce que je sais...
    c'est que la danse imaginaire de tes mots, photographies, a mis le feu à mes sens...:)

    Bises

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  21. as vrea sa iti spun,si eu,o poveste micuta,reamintita de frumusetea salbatica si maiestuoasa ,da,de aici.
    foarte micuta,aveam un cires in grija-ciresul bunicului meu,un hagi tudose care imi impartea,in fiecare primavara,parcimonios,cateva maini de cirese,in urma pazirii,de mine,a pomului cu fructe de aur,la care atentau,firesc,toti copiii satului.
    intr-o zi,am plecat spre vie,unde se gasea preapomul,sa vad daca totul este in regula cu securitatea.si,in acea liniste cu putin vant in ea,calda,auriu-opalina a maiului,desi nu se zarea nicio umbra a vreunui trup pradator,am simtit,undeva,o respiratie plina de icnet,ceva atarnat in perdeaua aerului,ca niste ochi iviti in mijlocul unei frunti de nori care ma fixau.sub bataile inimii mele mereu naravase,stupefiata de frica,mi-am dat seama:in apropiere,dupa un gard de plante rosii si spini intunecati,niste perechi de ochi se intrezareau milimetric,de la departare,zvonindu-mi tot tumultul ascuns al universului,voyeur-ismul lui,frumusetea lui salbatica,intr-o perpetua zvarcolire,sub efluviile privirii mele,in acea secunda ingrozita.copiii imi pandeau plecarea,voiau fructe oprite,erau ,si ei,rosii si albi,verzi,precum coditele fructelor,precum cantecul primaverii.si atunci,draga mea,eu am plecat,facandu-ma ca nu observ nimic,preaplina de intelegere;si ma simteam,cumva,impacata,inteleapta in plecarea mea cu pasi lini,aparent nestiutori.
    aceste frumuseti scoase aici,de tine,m-au transpus in acea clipa.vad si acum ochii aceia ,urmarindu-ma aproape periculos,printre minunatiile cu seva,rascolindu-mi fiinta.acum,insa,nu imi mai este frica nicio clipa,spinii nu simt ca mi-ar mai patrunde in inima-ei,petalele,ramurile,ciresele cresc din inima mea.
    imi plec in fata acestor imagini capul,ca sub baldachinul chiliei mele

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  22. Cœurs palpitants, froid, ramifications, branches ou racines, vaisseaux sanguins exsangues, la vibration perpétuelle du vivant...notre âme.

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  23. merc, i was watching an interview with Agnes Martin the other day and she says she starts painting only when she reaches a point when all ideas have completely disappeared from her head...



    Lynne, "commercially shallow", you make me laugh! :-) besides, this line is not bad at all!




    Owen, what exactly was it that shook you so?! :-)




    anonymous, there is no "or".

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  24. petite fee, comme c'est beau: "la vibration perpétuelle du vivant" - je suis heureuse que mes photos aient eveille cette vibration en toi.

    je t'embrasse, dans la nuit enchantee qui s'ouvre au brouillard.






    billoo, yes, learning to read is more difficult :-P
    just teasing you :-) though i think you would have liked the story of the ideogram "nothingness".





    Prospero, peut-etre la passion est-elle toujours chimerique, et pourtant on la cherche sans cesse, affames. mais je ne voudrais pas que l'on s'attarde sur cette pensee sombre, ces images n'evoquent pas de tristesse, pour moi. mais le feu cache, toujours triomphant, meme dans la mort.







    und ich laechle dir zurueck, liebste Renée, verloren in diesen wunderschoenen Gedanken... habe vielen Dank dafuer, wie weisst du denn immer, was ich brauche? :-)




    swiss, ha, ca fait bien longtemps que je n'ai plus eu l'honneur de ton francais :-)
    oui, comme des peintures, moi-aussi je les ai ressenties comme ca, ces images. which one of the texts did you like most? (unfair question, i know :-)

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  25. crederae,
    c'est vraiment magnifique, ta reponse a cette serie, et je t'en suis profondement reconnaissante!!! your empathy, the way you entered that realm of silence first and then returned to the origins of the drawings, to meditate on them, to be purified and lifted by them - it is really more than i could have ever asked in terms of reception. i am really humbled and joyful beyond words. allow me to give you a hug, in that realm of silence.





    yes, Stickup artist, i feel that too, that our "realities" are so different yet i am always delighted to enter yours!





    thank you Ofelia, yes, i understand "origen" - in fact, if you want, you can write in spanish, there was a time when i could have even answered in spanish but now it is lost, however i can still understand :-)
    thank you for your kind and lovely thoughts...



    Marion, i am glad i could transmit something of my fascination for these ideogram-stories, in fact i have decided to make a tag here, "kanji stories", in time there will be more of them, i hope...

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  26. clo,
    je te remercie de tout coeur pour ces mots, ta sincerite, ton empathie - parfois il y a plus de verite dans le silence, un silence qui sait voir, qui sait embrasser l'autre, que dans la parole, je trouve - et meme cette recherche des mots, de l'expression, ce tatonnement est parfois beaucoup plus important, plus revelateur pour nous, meme dans son echec, que la plenitude de la parole... surtout quand la danse des images est la, pour nous sauver.

    bisous et un bon week-end encore, plein de fleurs...




    ah, Jeff, un veritable envol de l'imagination, entre presence et absence, "il ya" et "il n'y a pas", ce que tu nous propose ici - vraiment un grand merci, aussi pour l'effort de reposter ton commentaire, cette attention m'a beaucoup touchee. et je pense que je peux suivre (un peu :-), au moins ca:
    le pont, "ne invitation au rêve remplie de toute l'humanité, de l'âme de Roxana...?" - la je pense que tu as surement touche a quelque chose de vrai :-) et je t'en suis reconnaissante, c'est une belle definition :-)
    c'est marrant, non, le monde des blogs, ou l'autre est presence et absence a la fois - on peut en souffrir, mais il y a aussi des delices la-dedans, je trouve :-)
    je t'embrasse et te souhaite un beau dimanche...






    Cerasela, prepomul!

    acea liniste cu putin vant in ea, calda, auriu-opalina a maiului!

    frumusetea salbatica si maiestuoasa!

    duc cu mine darurile tale, incarcata, ma simt acum aproape preapomul negru, greu de roade: flacarile rosiatice, mistuitoare, ale frumusetii...

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  27. If what you say to anon. is true Roxana then, yes, I'm sure learning to read is "more difficult"! For how can one understand what one is reading unless one has lived in that place?

    just teasing you, kiddo! :-)

    keep well,

    b.

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  28. il ne faut pas de "théories compliquées pour retrouver le lien entre arbres, danse, feu, ne plus exister": il suffit de regarder tes photos!

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